RÉDUCTION DES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION
Cette piste à explorer au Sénégal
Chaque année, plus de 600 morts sont enregistrés dans des accidents de la circulation au Sénégal et les facteurs humains restent responsables à 80%, malgré les efforts fournis, selon les responsables de la sécurité routière. Même si aucun lien n’est encore établi de façon officielle et formelle entre ces accidents de la route mortels et la consommation d’alcool, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) livre dix domaines dans lesquels les pouvoirs publics peuvent intervenir pour réduire l’usage nocif de l’alcool, dont les accident de la circulation. Parmi ceux-ci, l’élaboration de politiques et mesures de lutte contre l’alcool au volant. La conduite en état d’ivresse perturbe gravement le jugement, la coordination et d’autres facultés motrices. C’est un important problème de santé publique dont pâtissent le buveur et souvent des tiers innocents. Mais, rassure l’OMS, il existe de bonnes interventions fondées sur des bases factuelles pour lutter contre l’alcool au volant. Les stratégies destinées à atténuer les conséquences de la conduite sous l’emprise de l’alcool doivent prévoir des mesures de dissuasion et des mesures visant à sécuriser l’environnement pour diminuer à la fois le risque d’accidents dus à l’alcool et leur gravité.
Dans certains pays, les accidents de la circulation impliquant des piétons ivres peuvent être importants et doivent figurer parmi les priorités de l’action, conseille l’instance mondiale dirigeante de la santé. Dans ce domaine, souligne-t-elle dans un document publié le 10 juillet dernier, les politiques et interventions consistent notamment: «à fixer et à faire respecter une concentration maximale d’alcool dans le sang, l’alcoolémie autorisée devant être plus réduite pour les conducteurs professionnels et pour les jeunes conducteurs ou conducteurs débutants ; à encourager la mise en place de points de contrôle de l’alcoolémie et la réalisation d’alcotests aléatoires; à prévoir la suspension du permis de conduire; à instaurer l’acquisition progressive du permis pour les conducteurs débutants, avec tolérance zéro de l’alcool au volant; à utiliser des coupe-circuit, dans des contextes particuliers et si cela est faisable économiquement, pour réduire les incidents dus à la conduite en état d’ivresse, entre autres», lit-on dans la même source.
L'objectif du plan décennal de sécurité routière était de réduire les accidents de la circulation de 35%. Mais à cause de la forte mortalité enregistrée sur les routes du Sénégal, notre pays n'a pas atteint les objectifs en matière de lutte contre les accidents de la circulation. Une étude citée par le ministère des Transport et du Désenclavement montre que plus de 80% des conducteurs n'ont pas fait d'auto école pour passer le permis.
Le Sénégal parmi les plus grands buveurs d’alcool du monde
En 2014, le Sénégal a été classé à la troisième place dans le classement de l’Oms des pays consommateurs d’alcool. Et paradoxalement, c’est un pays qui compte 95 pour cent de musulmans, dit-on. En 2005, une étude a été faite par «Market acces database, wine institute» sur la consommation et l’importation d’alcool au Sénégal. Selon cette étude, la consommation au Sénégal se chiffre à 70 mille hectolitres de vin en moins d’un an. Toujours selon même étude, la consommation de vin par habitant est de 0,6 litre. Un chiffre supérieur à la moyenne mondiale. Ce ne sont pas moins de 24 millions de bouteilles qui sont ainsi consommées par une population sénégalaise estimée à ce moment à 12 millions d’habitants. Une consommation qui s’intensifie dans les régions comme Dakar, Mbour, Thiès et Ziguinchor.
Abdoulaye SIDY
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