- DÉMOLITION INJUSTE DE LEURS MAISONS, OUBLIÉS PARL’ETAT
Le drame des 1976 chefs de ménages de Tivaouane PeulhDepuis 38 mois qu’ils crient leur désarroi après la démolition«injuste» de leurs maisons en avril 2017, les 1976 chefs deménages de Tivaouane Peulh, sans toit, en ont assez despromesses et réclament une solution concrète pragmatique àleurs problèmes.Pendant que le chef de l’Etat, Macky Sall, fait le pari de construirecent mille logements en cinq ans, des actes contraires à son projetsont posés à Tivaouane Peulh. Aujourd’hui, 1976 chefs de ménagesvivent dans la galère depuis que leurs maisons construites, au boutde plusieurs années de labeur, ont été rasées en avril 2017 par unpromoteur, assisté des forces de l’ordre. Curieusement, leur cri dedétresse semble tomber dans l’oreille sourde des autoritésétatiques. Voilà pourquoi, hier, ils ont battu le rappel des troupespour adresser un énième appel au président de la République,Macky Sall. «Nous interpellons le président, Macky Sall, pour qu’ilrespecte ses engagements à l’endroit des victimes du collectif deTivaouane Peulh. L’aménagement des 20 hectares qu’il a octroyé aucollectif est à l’arrêt depuis 3 mois car, le ministre de l’EnvironnementAbdou Karim Sall juge qu’on se trouve dans le périmètre des Eaux etForêts qui longe le littoral», déclare, tout de go, Demba Khady Diaw,Secrétaire général du Collectif des victimes de démolition deTivaouane Peulh. Pourtant, signale-t-il, le site octroyé aux magistratset à la population de Malika se trouve sur le littoral mais, ces derniersfont leurs différents aménagements sans aucun problème. «Il y a deslobbys tapis dans l’ombre, comme le Sipres, qui veulent faire capoterle projet de recasement des victimes portant sur 20 hectares sous lecouvert du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda - Diallo», peste le représentant des victimes lors d’un face-à-face avecla presse. Mais avertit-il, «on ne se lassera pas faire, quitte àtransformer les 20 hectares en cimetière comme celui de Bakia àTouba».Pour éviter que ce drame se produise, le président, Macky Sall qui,disent-ils, leur avait octroyé ce site de 20 hectares sur l’assiette de laSipres est invité à œuvrer à son déclassement et sa réaffectation aucollectif. «Nous interpellons au passage le directeur des Impôts etDomaines de Dakar, Mame Boye Diao à diligenter le dossier des 20hectares du collectif, des impenses et indemnités dues aux victimeset de la rétrocession du site de la primature au collectif», lancent lesvictimes de démolition de Tivaouane Peulh. Ces dernières déclarenten avoir assez des lenteurs administratives car, fulminent-elles,«nous luttons depuis avril 2017 alors que l’affaire portant sur ladémolition de la maison, sise aux Almadies, de l’avocat socialiste,Me Bocar Thiam (aujourd’hui dans l’Apr) a été réglée en moins d’unesemaine». Au vu de cette justice à deux vitesses, Demba KhadyDiaw et ses concitoyens d’infortunes disent «Non au traitementinéquitable des dossiers des citoyens et exigent la poursuite del’aménagement de nos 20 hectares, la rétrocession du site de laPrimature et le paiement rapide des impenses».Le Forum social sénégalais en renfortVenu prêter main forte à ces responsables de ménages qui nesavent plus où donner de la tête à Tivaouane Peulh, MamadouMignane Diouf, Coordonnateur Forum social sénégalais (FSS) ruedans les brancards. «Il n’y a pas grande injustice que quand deshommes et des femmes, au bout des années de labeur, fassent desépargnes et viennent les investir dans des domiciles, mais seréveillent un bon matin, voient un promoteur qui brandit un papierfaux et amène des forces de l’ordre et des caterpillars pour venirdétruire tout sur leur passage. Comme le cas à Gadaye où 253
- maisons ont été démolies dans l’illégalité totale. C’est une illégalité,mais couverte par l’Etat du Sénégal», dénonce M. Diouf. Il rappelleque pour qu’il y ait des démolitions de maisons, il y a toute uneprocédure qui doit être suivie avec des sommations. Mais tout cela,fait-il constater amer, n’a pas été fait, ni à Gadaye, ni à TivaouanePeulh. «Supposons que cela soit fait, il est inconcevable deprivilégier une seule personne notamment un promoteur qui travaillepour sa propre poche au détriment de 253 chefs de famille qui ontréussi à construire un toit pour leurs familles. Cela n’est pas justedans un pays de privilégier un promoteur au détriment de 253 chefsde ménages qui logent chacune 10 à 8 personnes», vocifèreMignane Diouf, ajoutant que les conséquences sont «énormes». Ilsouligne dans le cas de ce dossier que la Justice a été saisie et acondamné le promoteur et lui a demandé de dédommager les chefsde famille. Ce dernier a fait appel et il a été encore condamné à 6mois ferme plus remboursement et dédommagement, plus contraintepar corps. Mais, regrette-t-il, jusqu’à présent, il refuse de s’exécuteret il continue de se pavaner sans être inquiété. «C’est une injusticequ’il faut combattre. Souvent ce sont des promoteurs qui donnent del’argent aux autorités avant de demander des terres», chargeMignane Diouf.Abdoulaye SIDY
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