REVALORISATION
DU MÉTIER DE CUISINIER
Naissance d'une nouvelle fédération nationale des travailleurs pour relever le défi
Le président de la Fédé, chef Youssoupha DIEME et Achiai ABDELLAH, chef cuisinier du palais présidentiel (les deux au milieu) |
Les
professionnels de la gastronomie au Sénégal font bloc. Ils ont mis sur les
fonts baptismaux la Fédération nationale des cuisiniers du Sénégal (FENACS) et
comptent, à travers elle, défendre le statut du cuisinier «mal apprécié» dans
le pays, développer la gastronomie sénégalaise et africaine pour un tourisme
durable, sensibiliser les populations sur des problématiques liées à
l’alimentation et à la nutrition et stimuler le développement des terroirs par
la promotion des produits locaux. «Cela fait des années que la convention
collective des travailleurs du secteurs peine à être renouvelée. Il n’y a que
les chefs qui sont plus ou moins bien rémunérés, mais tout le reste de la
brigade est à la traine, c’est-à-dire que la plupart des professionnels de la
cuisine n’a pas de contrat à durée indéterminée (CDI). Les employeurs utilisent
plus d’extras que de gens fixent. Ça fait mal», a décrié dimanche lors d’une
conférence de presse consacrée à l’annonce de la création de la Fédération
nationale des cuisiniers du Sénégal (FENACS), son président, chef Youssoupha DIÉMÉ.
Pour beaucoup
de gens, le métier de cuisinier nourrit son homme. Mais ceux qui le pensent
n’ont pas tout fait raison puisque selon chef DIÉMÉ, les entreprises hôtelières
et touristiques profitent de la pléthore d’écoles, qui met sur le marché plusieurs
centaines de cuisiniers, pour se faire une deuxième main. Pourtant, soutient-il,
«l’univers de la gastronomie au Sénégal renferme des bacheliers, des titulaires
du master, des doctorants, des gens spécialisées dans des domaines poussés de
l’alimentation». «Il faudrait que les Sénégalais voient la cuisine d’une autre
manière. Il faudrait qu’à l’instar de la France, de la Chine, du Japon, notre
‘’Thiébou Djeun’’ valle de l’or», a plaidé chef DIÉMÉ. Non sans revendiquer la
place de la cuisine au niveau des Arts et de la Culture.
Au sujet des
habitudes alimentaire dominées par une forte consommation de sel, de sucre, et
de matières grasses, le président de la Fédération nationale des cuisiniers du
Sénégal rappelle que l’association des chefs de cuisine avait mis une barrière
pour ne pas qu’on utilise les bouillons. Mais dit-il, il faut aller au fond de
la question pour savoir de quoi sont fait ces bouillons ? Pourquoi
allons-nous lutter contre les industries agroalimentaires qui font beaucoup de
«bien» à nos économies ? «Le bouillon, c’est du sel, c’est de l’abus.
L’Oms définit la consommation de sel par une quantité de 8 grammes par jour et
par personne. Quand vous consommez le matin, midi et le soir, vous savez
nettement que vous avez dépassez les 8 grammes de sel. Si vous rajoutez le
bouillon, fait à base de sel, on est sûr qu’on fait dans l’excès», a alerté chef
Youssoupha DIÉMÉ. D’ailleurs, il envisage avec la fédération nationale des
cuisiniers du Sénégal d’aller à la rencontre des fabricants en vue d’aider à
une meilleure prise en charge des problèmes de santé publique liés à
l’alimentation et à la nutrition au Sénégal.
Abdoulaye SIDY
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