NOUVELLES MESURES CONTRE LE TRAFIC DE FAUX MÉDICAMENTS
‘’Keur serigne-bi’’ et les pharmacies irrégulières en ligne de mire
Le trafic de faux médicaments est un enjeu sanitaire mondial certes, mais l’Afrique paie le plus lourd tribut, a déclaré hier dans un entretien avec Dakaractu, le ministre de la Santé et de l’Action sociale ; estimant que celui-ci est responsable à 60 % des décès dans certaines régions et 122 000 enfants de moins de cinq ans tués par an. Abdoulaye DIOUF SARR a pris part, samedi 18 janvier dernier à Lomé, en compagnie du chef de l’Etat, Macky SALL, au Sommet de lancement de «l’Initiative de Lomé», qui constitue un accord international pour criminaliser le traficdes produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. C’est un accord intergouvernemental qui s’appuie sur 7 chefs d’Etat qui s’engagent personnellement dans ce processus à renforcer et coordonner la lutte contre le trafic de faux médicaments.
Pour y arriver, le Sénégal entend jouer pleinement sa partition. «Grâce au dispositif mis en place et la détermination de l’Etat à mettre un terme à ce carnage, la répression va s’accentuer et aucun répit ne sera accordé à ces criminels. De nouvelles législations visant à criminaliser le trafic de manière harmonisée sont adoptées, elles seront générales et impersonnelles et donc vont s’appliquer aussi à ces trafiquants. Des mécanismes seront mis en place pour assurer une application rigoureuse de cette nouvelle législation», a annoncé le ministre. A ses yeux, le trafic de faux médicaments en Afrique n’est pas sanctionné à la hauteur de sa gravité. On note une sorte de clémence dans la répression, voire une absence ou des difficultés de pénalisation de ce trafic, a-t-il relevé.
Cela dit, Abdoulaye DIOUF SARR croit que la sensibilisation sur la menace grandissante de ce fléau constitue un maillon faible sur lequel tous doivent beaucoup insister. «Nous devons insister sur la sensibilisation pour faire comprendre aux populations les risques sanitaires multiples et économiques liés à ce trafic», a-t-il indiqué.
Convention Médicrime : le Sénégal démarre le processus de ratification
Il a rappelé qu’il existe un Comité interministériel de lutte contre les faux médicaments qui a eu à mener des actions d’envergure ayant permis de sécuriser le circuit d’approvisionnement ; saluant au passage l’étroite collaboration entre les services du Ministère de la Santé et la Douane, le Commerce, la Police, la Gendarmerie, etc. «Le Sénégal a participé également aux opérations Porc-épic en 2016 et Hera en 2018 qui ont connu un franc succès et porté un coup dur au trafic de faux médicaments. Il convient, à mon sens, de multiplier ce genre d’initiatives qui favorise l’échange d’expériences», a suggéré le ministre.
Revenant sur «l’Initiative de Lomé’’, Abdoulaye DIOUF SARR a fait noter qu’elle s’inscrit dans la continuité des efforts consentis ces dernières années par la communauté internationale notamment la Convention du Conseil de l’Europe sur la contrefaçon de produits médicaux appelée Convention Médicrime dont le Sénégal a démarré le processus de ratification. Il en est également le cas pour le traité portant Etablissement de l’Agence africaine du Médicament (Ama) adopté par la 32e Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine, tenue le 11 février 2019 à Addis-Abeba. Lequel est une réponse face aux faibles systèmes de règlementation des pays qui ont eu pour conséquence la circulation de produits médicaux et de techniques sanitaires non conformes aux normes et contrefaits. Il apprend que la feuille de route se déroulera sur 36 mois et comporte deux phases. Une première phase consacrée à l’audit des législations existantes, la proposition de nouvelles lois et dispositions réglementaires, l’adoption de celles-ci et enfin une coopération accrue entre les parties. La deuxième phase, quant à elle, est intimement liée à la première avec l’application des résultats de la Phase I, le renforcement de la coopération transfrontalière et la sensibilisation de la population.
Abdoulaye SIDY
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