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MARCHÉ DES KITS DE DIALYSE: Un business mortel au Sénégal ! 


On ne peut que s’indigner de pratiques qui ont cours dans les centres de dialyse au Sénégal, lorsque El Hadji Hamidou DIALLO, Coordonnateur du Mouvement des insuffisants rénaux du Sénégal (MIRS) fait le point sur la prise en charge des hémodialysés. C’est le cas malheureusement dans une vidéo réalisée par IGFM publiée hier par Seneweb. Il y dénonce le business juteux du marché des kits de dialyse et leur corollaire sur la vie des malades d’insuffisance rénale chronique. «Ce n’est pas les kids de dialyse, seulement qui sont en rupture. C’est l’ensemble des intrants en hémodialyse. Le kit est un ensemble de médicaments et de produits que l’on utilise en hémodialyse», précise d’abord M. DIALLO. Là-dessus, il révèle que ce kit est acheté par un homme d’affaires sénégalais. Apparemment, dit-il, celui-ci les achète à 8 mille FCFA l’un. Il le revend à son petit frère à 30 mille FCFA et ce dernier le vend, à son tour, à l’Etat à 40 mille FCFA. Comparé à d’autres pays, il relève que l’Etat ivoirien achète ce kit à 2 mille et c’est pourquoi il peut faire la dialyse à 5 mille FCFA. Au Sénégal, se désole-t-il, puisque l’Etat achète ce kit à 40 mille FCFA, il est obligé de le revendre aux centres de dialyse ; ce qui fait que la dialyse est à 65 mille Fcfa, la séance ; 195 mille FCFA, la semaine ; 840 mille FCFA, le mois. «Nous mourrons parce que la dialyse est trop chère. Le kit de dialyse et l’ensemble des centres de dialyse font valoir leurs besoins en kits de dialyse à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA). Au Sénégal, nous sommes 20 mille insuffisants rénaux devant aller en hémodialyse. Or, l’Etat ne s’occupe que de mille personnes ; et chacune de ces mille personnes doit consommer 144 kits de dialyse par an. Donc la PNA doit acheter 144 mille kits de dialyse par an. Ces kits sont payés par la Couverture maladie universelle (CMU). Mais si la CMU, au lieu de 8 mille FCFA achète le kit à 40 mille FCFA, elle se retrouve avec une facture de 5 milliards au lieu d’un milliard 500 millions FCFA. Il y a 4 milliards FCFA qui disparaissent entre le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye DIOUF SARR et le nouveau ministre du Développement communautaire, Mansour FAYE», révèle le coordonnateur du MIRS. 
El Hadj Hamidou DIALLO pense d’ailleurs que ces deux ministres doivent savoir pourquoi l’Etat perd 4 milliards dans les kits de dialyse. «Étant donné que la suite d’un crédit, c’est un paiement, quand vous empruntez 4 milliards et vous revenez pour emprunter la même somme à nouveau, on vous dit Non. Payez d’abord les 4 milliards. La PNA étant en faillite parce que la CMU étant en faillite, les centres de dialyse sont en faillite. Si nous les malades, nous restons une semaine sans faire de dialyse, nos pieds et nos yeux enflent, nous commençons à tousser et notre cœur explose. Si nous faisons une séance de dialyse chaque deux semaines, ou deux dialyses chaque six mois, nous mourrons. Nous dépendons du kit de dialyse», alerte-t-il. M. DIALLO invite l’Etat à prêter attention sur  ce kit de dialyse qui a un surcoût. «Il faudrait rechercher quels sont les voleurs dans le circuit de vente des kits de dialyse au Sénégal. Pourquoi un kit de dialyse qui coûte 8 mille FCFA, l’Etat l’achète à 40 mille FCFA depuis 2011. Depuis 2011, il y a un vol de 4 milliards par an dans l’achat des kits des dialyses. Il faut auditer la gestion de ces kits», appelle-t-il. 

Le festin des vampires autour d’une vraie fausse gratuité de la dialyse


Actuellement, poursuit El Hadj Hamidou DIALLO, tous les centres de dialyse ont fait le plein. 750 personnes sont prises en charge dans le public et 250 dans le privé. Les personnes qui sont dans le public ne paient pas, mais celles qui sont dans le privé paient tous les deux jours 65 mille FCFA, donc 195 mille, la semaine, 840 mille FCFA, le mois, renseigne-t-il. «Aujourd’hui, n’importe quel nouveau malade qui entre dans un centre de dialyse public ou privé, s’il n’a   pas de moyens meurt. Tous les nouveaux hémodialysés meurent», soutient pour le déplore le coordonnateur du MIRS. Cet état de fait est d’autant plus inquiétant qu’au Sénégal, dit-il, 4 mille nouveaux cas sont enregistrés par an ; et tous ne sont pas pris en charge ni par le public ni par le privé. De plus, un million de Sénégalais qui ignorent qu’ils sont insuffisants rénaux. 
Le rein artificiel, un des éléments essentiels du kit de dialyse n’échappe pas à ce business ; ce que le coordonnateur du MIRS fustige avec énergie. «Depuis 2011, je le dénonce. Mais les gens ne disent rien parce qu’elles se sucrent. Il y a tout un réseau de gens qui mangent. Ce sont des sorciers (Deum, en wolof) qui vivent du sang des malades», accuse DIALLO. Il poursuit en indiquant que «même pour le sang que les bonnes volontés donnent gratuitement, les malades les achètent à 7500 FCFA, la poche par le Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Les deux poches  reviennent aux malades à 15 mille Fcfa par séance. Ce qui ne se fait dans aucun autre pays du monde». En conséquence de quoi, il affirme que l’hémodialyse n’est gratuite que pour 750 Sénégalais. «Il y a 25 centres de dialyse publics et 5 privés pour 15 millions de Sénégalais. On se pose la question de savoir si réellement la dialyse est gratuite au Sénégal. On a un million de Sénégalais insuffisants rénaux aigus, 20 mille insuffisants rénaux chroniques, et le Gouvernement qui ne s’occupe que de mille personnes, a la vanité de prétendre à la face de l’humanité que la dialyse est gratuite. C’est de l’assassinat pure et simple», tonne-t-il. Pire, il signale que chaque jour, il y a deux personnes qui meurent dans les hôpitaux et l’Etat le cache. «Je me soigne à l’hôpital Principal, mais à chaque fois que je m’y rends, je découvre deux nouveaux cas», fait-il savoir. 

Abdoulaye SIDY

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