LE
NOUVEAU PROJET DE CODE PETROLIER PASSE A LA LOUPE
Le
Forum Civil tombe sur un gisement de manquements
Le
nouveau projet de Code pétrolier, tel que présenté pour son vote à l’Assemblée
nationale, « expose à des risques d’incohérence, de manipulation,
de doubles standards, voire de corruption », constate le Forum Civil,
section sénégalaise de Transparency International. Birahim Seck et Cie, qui ont scruté
le document à la loupe, y décèlent de nombreux points « essentiels »
pour ne pas dire « critiques » renvoyés aux contrats pétroliers.
Si pour le Forum
Civil, section sénégalaise de Transparency International, le nouveau projet de
Code Pétrolier (CP) présente des progrès substantiels par rapport à celui de
1998, il n’en estime pas moins que ce texte de loi demeure « largement
perfectible ». Et ce, particulièrement dans les domaines relatifs aux
questions fiscales, de contrôle de la production et sur l’environnement
notamment. En effet, le Forum Civil se réjouit que le nouveau projet de Code
Pétrolier (CP) ait pris en compte l’introduction
du principe de l’appel
d’offres ; l’instauration d’un bonus de signature et de
production ; la mise en place d’une
commission d’examen
et de négociation des
contrats. Mais aussi la limitation des exonérations fiscales et douanières à la
période d’exploration/développement ; et
l’introduction d’une garantie bancaire pour les
engagements contractuels de travaux minimum à la place d’une garantie de maison-mère sans
valeur, « facteur R ».
Des
dispositions fiscales mal verrouillées
Toutefois, le Forum
Civil trouve, dans sa contribution au projet de réforme dudit Code pétrolier, que
beaucoup de points « essentiels » pour ne pas dire « critiques »
sont renvoyés aux contrats pétroliers. Ce qui, selon Birahim Seck et Cie, « expose
à des risques d’incohérence, de manipulation, de doubles standards, voire
de corruption ». Ces acteurs de la société civile soulignent, selon les
meilleures pratiques, qu’un Code pétrolier traite des principes généraux, le
contrat-type des règles générales et les contrats traitant des spécificités.
Ainsi, pour restreindre les zones d’incertitude
et de « subjectivité », il est nécessaire, d’après eux,
d’adjoindre l’annexe d’un contrat-type au code. Ils
soutiennent que les dispositions fiscales ne sont pas bien verrouillées, et comportent
ainsi une brèche « ouverte béante ! ».
Par ailleurs, le
Forum Civil constate que du point de vue de la structure, les deux Codes pétroliers
(1998 et 2018) sont quasi similaires avec respectivement 11 chapitres répartis
en 71 articles, d’une
part, et 10 chapitres couvrant 75 articles d’autre
part. A noter que selon l’ordonnancement
du texte, article par article, les observations et propositions du Forum Civil
portent sur vingt-neuf (29) articles (I) sur les soixante-quinze (75 articles
du projet de Code ».
Des
aspects de meilleures pratiques non traités à la pelle
De plus, Birahim Seck
et les siens n’ont pas manqué de lister les meilleures pratiques non traitées
dans ledit projet de code pétrolier. Il s’agit du respect des règles de
hiérarchie : ‘’Code, contrat-type, contrats’’ ; des modalités de sélection
des Sociétés attributaires des droits et titres minéraliers ; de la distinction
des phases exploration (prospection & recherche) et exploitation
(production) ; de la structure opérationnelle de gestion conjointe (SOGC) ;
de programmes minimums de travaux et budgets minimums de dépenses. Et ce n’est
pas tout. Le Forum Civil cite toujours au titre des manquements de ce projet de
Code pétrolier les règles de détermination quantitative et de contrôle de la
production ; les méthodes de valorisation de la production et prix de référence ;
le recouvrement des coûts et clés de répartition la production ; la fiscalité,
parafiscalité et autres revenus de l’Etat ; la participation de l’Etat, du
privé national, contenu local et contributions sociales ; l’environnement,
santé, sécurité, social et réhabilitation des sites. La prévention des
différends et résolution des conflits ; les clauses de stabilité contre
équilibre économique et renégociation des contrats ; la confidentialité et
transparence ; l’étude de faisabilité ; l’annexe comptable et la force
majeure ont aussi été laissées en rade dans le nouveau code, selon les
observations du Forum Civil.
Abdoulaye
SIDY
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