GESTION DE L’AUTOROUTE A PEAGE AU SENEGAL
Le Collectif des usagers
verbalise l’Etat et envoie à la casse Eiffage-Senac
Le Collectif citoyen des usagers
de l’autoroute à péage dénonce avec vigueur une « soi-disant » baisse
des tarifs qu’il assimile à une « énième arnaque » de la société
Eiffage-Senac. Réunis, hier à Dakar, ses membres en appellent à la mobilisation
et réclament la publication du nouveau contrat de concession négocié par l’Apix
au nom des contribuables sénégalais.
Le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap) fonce
sur l’Etat du Sénégal et la société d’exploitation Eiffage Senac. Ses membres qui
sont aujourd’hui noirs de colère se sont rendus compte que les nouveaux tarifs
négociés entre les deux parties concernent uniquement les sorties de Sébikotane
et celle de Toglou. Et de surcroit, cette diminution de 1000 Fcfa aura pour
conséquence la prolongation du contrat de concession de 25 ans à 35 ans.
« Une énième arnaque de la société Eiffage-Senac » que dénoncent avec
vigueur Marième Soda Ndiaye et Cie qui demandent d’ailleurs au Président de la
République, Macky Sall, d’instruire à son gouvernement la publication du
nouveau contrat négocié par l’Apix au nom des contribuables sénégalais. Ceci, déclarent-ils,
conformément à la loi de Décembre 2012 portant code de transparence des
finances publiques. Réunis, hier 26 décembre à la maison de la Presse, à
l’effet de restituer les activités menées depuis la création du Collectif pour
le suivi de la gestion de l’autoroute à péage, ces derniers constatent amers des
décisions « injustes » et « préjudiciables » à l’économie
nationale, aux nombreux usagers impactés par la cherté de l’autoroute. « Le
nouveau contrat proposé à l’Etat du Sénégal par la société Eiffage-Senac est
inique et dangereux pour l’économie du Sénégal », fustigent-ils. Non sans
appeler à la mobilisation contre « l’injustice d’un partenariat
inéquitable ».
Une baisse de 1500 Fcfa sur
Dakar-Thiès/Dakar-Mbour réclamée
Pour y mettre un terme, le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute
à péage demande au président de la République de renoncer immédiatement à la
signature d’un nouveau contrat qui implique une rallonge de la durée de la
concession. Il exige dans la foulée une réduction substantielle des tarifs en
respectant la limite maximale de 1500 Fcfa sur les trajets
Dakar-Thiès/Dakar-Mbour qu’il propose sur la base d’une évaluation comparative
des pratiques dans le monde. D’après ses membres, les péages qui ont subi la
baisse des tarifs n’ont pas un impact réel sur la grande majorité des usagers
quotidiennement affectés par les prix excessifs de l’autoroute. Ils soutiennent
que la baisse n’a pas pris en compte les populations de Pikine, Guédiawaye,
Thiaroye, Mbao, Keur Massar, Bargny et Rufisque qui sont les plus impactées par
les tarifs de l’autoroute à Péage et ses externalités négatives. En outre,
Marième Soda Ndiaye et ses concitoyens du Ccuap rappellent que les usagers de
l’autoroute à péage sont toujours dans l’attente de l’amélioration de la
sécurité et l’installation d’un système d’éclairage pour une meilleure
visibilité nocturne.
Un audit des retombées
économiques exigé
Par ailleurs, pour une information juste et vraie sur les « retombées
effectives » de l’autoroute à péage depuis le démarrage de son exploitation,
le Collectif plaide pour la réalisation d’un audit « objectif » des
retombées économiques de l’infrastructure autoroutière. Là-dessus, ses membres
sont d’avis que les communes impactées par le passage de l’autoroute à péage
doivent être associées à la renégociation du contrat de concession afin de
pouvoir percevoir des redevances annuelles conformément à l’acte II de la Décentralisation
et participer à la surveillance de la gestion de l’infrastructure. D’ailleurs, Marième Soda Ndiaye et les siens
exigent du Gouvernement le respect de son engagement de créer l’Agence de
gestion des autoroutes du Sénégal et qu’il soit confiée aux Sénégalais. Déterminé,
le collectif appelle tous les citoyens et usagers de l’autoroute à une
mobilisation populaire pour l’exécution de la troisième phase de son plan
d’action jusqu’à la satisfaction totale des demandes citoyennes qu’il porte.
Abdoulaye SIDY
Commentaires
Enregistrer un commentaire