AFFAIRE DE
CORRUPTION PRESUMEE
Cheikh Tidiane Gadio livre sa « part de vérité » sur ses
démêlés judiciaires aux USA
L’ancien
ministre sénégalais des Affaires étrangères, Dr Cheikh Tidiane Gadio, rentré il
y a quelques jours des Etats-Unis d’Amérique après y avoir vécu une « dure
épreuve » judiciaire de près d’un an, suite à une présumée affaire de «
corruption » et de « blanchiment d'argent » dont il a fait l’objet de
poursuites, a révélé vendredi 21 décembre 2018 à Dakar avoir été totalement «
blanchi » de ces accusations malgré tout ce qui a été raconté sur son dos par
une « infime partie » de la presse sénégalaise.
« Il n’y a aucun deal concernant ma
libération. J’ai été totalement blanchi », a dit d’emblée M. Gadio, 62 ans, au
cours d’un point de presse organisé dans le siège de l’Institut Panafricain de
Stratégies (IPS), qu’il préside, et où il s’est exprimé pendant plus d’une heure
trente à propos du dossier judiciaire qui l’avait retenu aux États-Unis du « 17
novembre 2017 au 14 septembre 2018 ».
Cheikh Tidiane Gadio, cité par
Apanews, était soupçonné en effet, par le biais de son cabinet de consultance,
d'avoir perçu de grosses commissions d’une compagnie chinoise qu'il aurait
introduite ensuite auprès du président tchadien, Idriss Deby (avec lequel il
souligne entretenir des relations étroites), pour obtenir des droits pétroliers
au Tchad.
Ainsi pour Dr Gadio, des journaux
de son pays ont avancé des sommes d’une hauteur de « 400 millions de dollars »,
alors que le contentieux établi par la justice américaine ne reposait que « sur
2 millions de dollars ».
En revanche, « il n’y a aucune
transaction pétrolière au Tchad entre la compagnie chinoise, le gouvernement
tchadien et mon cabinet de consultance. Le deal n’avait pas abouti. Et c’est
parce qu’il n’avait pas abouti, qu’aucun contrat n’a été signé pour que je
puisse toucher ma commission. Ce qui ne serait ni honteux ni illégal si tous
nos efforts avaient été couronnés de succès », a expliqué le diplomate
sénégalais, non moins député et président du Mouvement Citoyen et Panafricain –
LUY JOT JOTNA.
Cependant, « notre cabinet a perçu
des ‘’consultancy fees’’ ou des honoraires de consultance, soit 400.000 dollars
ainsi répartis par la compagnie chinoise elle-même : 100.000 dollars pour
soutenir mes activités liées au panafricanisme et à l’unité de l’Afrique,
100.000 dollars pour rembourser six mois de préfinancement des prestations de
notre cabinet au Tchad et en Chine (entre septembre 2014 et mars 2015) et
200.000 dollars pour nos honoraires », a-t-il détaillé.
Par ailleurs, « mon cas » ne s’est
limité qu’à l’étape d’une « plainte » de la justice américaine. « Je n’ai
jamais été amené devant un juge. Il n’y a jamais eu de procès », a précisé M.
Gadio, qui déclare avoir passé en tout « 10 jours de détention préventive sur
les 387 jours que j’ai passés aux Etats-Unis ».
« Nous sommes convaincus qu’il n’a
pas commis de fraude », a-t-il poursuivi, reprenant ainsi les propos des
procureurs en charge de son dossier. Ces derniers, selon lui, n’ont pas manqué
de relever quelque part sa « méconnaissance de la loi américaine » même s’il
est resté « de bonne foi et constant » pendant tous les interrogatoires qu’il a
subis avec eux lors de sa mise en examen.
Cheikh Tidiane Gadio, qui a dirigé
le ministère des Affaires étrangères de son pays d’avril 2000 à octobre 2009, a
regretté en outre une autre accusation qui lui a prêté une « nationalité
américaine » comme pour expliquer ses déboires judiciaires concernant la
justice d’un pays entre son citoyen, lui en l’occurrence.
« Je suis exclusivement de
nationalité sénégalaise même si j’aspire à la nationalité africaine dans le
cadre des Etats-Unis d’Afrique », a indiqué le diplomate sénégalais qui, même
s’il a « pardonné » ses pourfendeurs de chez lui qui lui ont fait « un tort
incommensurable » de par leurs accusations, avait surtout mal à cause « des
amis et parents qui souffraient » d’entendre tout ce qui se racontait sur lui «
alors que c’était tout à fait erroné ».
Pour sa part, son avocat
sénégalais, Me Elhadji Diouf, a indiqué « qu’aujourd’hui (était) un grand jour
pour l’Afrique, parce que la lumière est intervenue malgré les nombreuses
campagnes d’intoxication » alimentées par une certaine presse.
« Il y a une certaine presse mal
préparée qui ne sait pas que +arrestation+ ne signifie pas culpabilité. Nous
avons besoin dans nos rédactions de journalistes spécialisés », a lancé Me
Diouf.
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