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SOMMET DE DAKAR
Mère Afrique se ceint les reins pour stopper l’excision et les mariages des filles mineures

Il n’y a aucun bien à sceller les mariages des filles mineures ou à les exciser. La religion musulmane, sur laquelle on repose généralement et très souvent ces pratiques pour les purifier, ne les bénit pas. «Aucun hadithdu Prophète n’autorise l’excision ou mutilation génitale féminine (Mgf) ; et le mariage ne doit être scellé que lorsque les conjoints ont atteint l’âge majeur de 18 ans», a clarifié à l’ouverture hier à Dakar du premier sommet africain sur les Mgf et les mariages d’enfants, Dr Saleh Aba, Vice-Imam de la mosquée Al Azar du Caire en Egypte. 
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Depuis quelques années maintenant, les spécialistes de la médecine s’accordent sur le fait que ces pratiques exposent la vie des filles et des jeunes femmes à des complications sanitaires avec un impact socioéconomique réel ; sinon pire à des décès maternels. Ce, étant donné que leur organisme n’est pas arrivé à maturité avant d’être soumises à l’épreuve de la procréation. 
Malgré tout, on note que 200 millions de filles et de femmes dans le monde ont déjà subi l’excision ; tandis que 650 millions de filles et de femmes ont été données en mariage avant l’âge de 17 ans. Or, pour le Directeur exécutif adjoint de l’Unfpa (Fonds des Nations Unies pour la population), Mabigué Ngom qui livre ces données glaçantes, l’Afrique concentre plus de la moitié des cas et que l’avenir n’est guère rassurant. 

Des pratiques génératrices de souffrances
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La rencontre de Dakar est donc une réponse à la dignité bafouée des filles et des jeunes femmes. Elle devra aboutir, non pas à réduire le nombre d’excisées et de fille mariées avant l’âge majeur sur le continent, mais à ne plus enregistrer de nouveaux cas de Mgf et de mariage d’enfants. 
«Nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et même communautaires qui impactent inéluctablement sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes qui se trouvent ainsi totalement ou partiellement handicapées dans leur épanouissement individuel et dans leur contribution au développement de leurs pays»,a déclaré la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Aminata Touré, représentant le chef de l’Etat à ce sommet. L’ancien Premier ministre trouve dès lors que la réunion de Dakar adresse deux problématiques au cœur de l’agenda de développement du continent et qui ont en commun de constituer des violations de droits humains consacrés par les différents instruments juridiques sans compter les conséquences négatives, physiques et sociales qu’elles impliquent pour les femmes et les filles.
En conséquence de quoi, elle estime que le défi réside désormais dans la mise en œuvre d’un «plan d’actions qui soit à la fois volontariste, réaliste et réalisable» sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux fléaux en vue de leur éradication. Dans cette perspective, elle assure que le Sénégal sera fier d’être le point de départ de cette nouvelle grande initiative et nouvelle grande conquête. 

La force et la puissance de l’éducation pour éradiquer ces fléaux
Toutefois, Mme Touré alerte sur le fait que toutes les approches basées uniquement sur l’interdiction ou sur la coercition conduisent souvent au développement de stratégies de contournement par des voies et procédés qui pourraient être en avance sur les censeurs. «Le cadre législatif est important, il est même fondamental, mais il n’est pas suffisant»,a relevé Aminata Touré. En revanche, elle juge important de saisir les déterminants structurels et surtout de développer une démarche qui intègre les communautés et leurs organisations, notamment les leaders religieux et chefs traditionnels. Ce qui, selon elle, permettra de fournir un éclairage de qualité sur les ressorts communautaires aux jeunes et surtout aux survivantes de ces pratiques qui ont une expérience également à partager.   
Pour mener à des changements durables et en profondeur, Mimi Touré dit croire surtout à la force et à la puissance de l’éducation qui éveille les consciences et élargit les champs de compétences accessibles aux individus et aux communautés particulièrement aux femmes et aux filles. «Il ne fait aucun doute que les pratiques réputées préjudiciables au développement de la personne humaine particulièrement des femmes et des filles reculeront forcément avant de disparaître certainement lorsque chaque famille se sera appropriée la règle selon laquelle le futur souhaité n’est pas un point à atteindre, mais un projet à construire patiemment, mais également rapidement grâce à la bonne éducation des enfants des deux sexes particulièrement des filles», affirme-t-elle.  
Abdoulaye SIDY
     

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