80 MILLIONS DE L’INDUSTRIE DU TABAC POUR
AUTONOMISER 1 000 FEMMES DANS LES NIAYES
Philip Morris profite du Pse pour asseoir sa légitimité,
selon la Listab
La Plan Sénégal émergent apparaît pour l’industrie du tabac comme
une brèche pour davantage asseoir sa légitimité dans le pays. Une chose que
dénonce la Listab, après que Philip
Morris a dépensé 80 millions de Fcfa dans un projet d’autonomisation de
mille femmes dans les Niayes. Une manipulation qui ne passera pas, avertissent
les acteurs de la lutte contre le tabac.
C’est une réaction virulente
que la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) oppose à ce qu’elle considère
comme une «force publicité, tapage et
provocations par l’industrie du tabac». Ceci, après l’annonce dans la
presse nationale, en fin de semaine dernière, de «Sénégal Niayes Project»,
entièrement financé à 80 millions de Fcfa par Philip Morris pour autonomiser 1 000 femmes dans les Niayes. «L’industrie du tabac n’est pas un organisme
humanitaire et ne peut rivaliser avec la Fondation Bill et Melinda Gates,
Onufemme etc., dans leur croisade pour aider les femmes et leurs enfants au
Sénégal», souligne dans un communiqué, le président de la Ligue, Dr Abdoul
Aziz Kassé.
Comme par hasard, note-t-il
pour le dénoncer, cette campagne de charme essaie de profiter de la «politique courageuse» du gouvernement
du Sénégal de proposer un programme national d'émergence économique basée en
partie sur l’agriculture. «Cette action
ponctuelle de l’industrie du tabac essaie de faire croire qu’elle serait
efficace en matière de développement agricole et d’autonomisation des femmes»,
alerte Dr Kassé.
Avec ses camarades de la
Listab, le Dr Kassé se dit indigné de constater que l’industrie du tabac s’est
encore lancée dans «ses campagnes
renouvelées de sabotage» de l’action publique pour se rechercher un visage
humain.
En effet, il convient de
rappeler qu’une loi anti-tabac forte tarde à voir le jour au Sénégal. Et cela,
malgré «l’engagement ferme» affirmé
du gouvernement du président Macky Sall à lutter contre le tabagisme des jeunes
et des femmes. Mais également, les parlementaires de la 12ème
législature qui, selon la Listab, sont en train de travailler avec le ministre
de la Santé, Dr Awa Marie Coll Seck, pour doter le Sénégal d’une loi anti-tabac
conforme aux engagements du Sénégal dans la Convention cadre de lutte contre le
tabagisme des Nations unies (Cclat).
Dans cette loi que les
parlementaires préparent, «toute
disposition non conforme aux directives de la Cclat risque d'être interprétée
comme le fruit de la corruption par l’industrie du tabac et compromettre
durablement la crédibilité du Parlement du Sénégal», dixit Dr Kassé qui en
appelle à la vigilance.
Pour le président de la
Listab, l’industrie du tabac, qui a été chassée des pays industrialisés, se
replie dans les pays pauvres «à travers
des complicités misérablement achetées». Il rappelle que l’industrie du
tabac collecte, chaque année, plus de 55 milliards de Fcfa de recettes de la «poche des enfants et des pauvres au
Sénégal».
«Nous n’accepterons pas que l’industrie du tabac vienne souiller
les terres du Mahdi, les Niayes, en essayant de s’acheter une virginité et de
faire une publicité déguisée. Ces 80 millions misérables francs ne pourront
jamais servir à sécher les larmes des veuves et des orphelins du tabac», soutient Dr Abdoul Aziz Kassé. C’est ainsi qu’il fait appel à
tous les Khalifes de toutes les confréries du pays et au Cardinal de refuser ce
pacte que l’on veut sceller dans leur dos. La Listab dit avoir pris
connaissance du projet de cette industrie du tabac de faire la même chose dans
les autres communautés, notamment dans le Cayor,
le Ndiambour, le Baol, le Waalo, le Fouta, le Boundou et en Casamance.
Abdoulaye
SIDY
Wal Fadjri
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