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(DOSSIER ¾) Covid-19 au Sénégal : Diourbel, là où le taux de couverture vaccinale est à la traîne

La couverture vaccinale contre la maladie du coronavirus ne décolle pas à Diourbel où le taux peine à atteindre même 5%.  Toutefois, le coordinateur du Pev, Docteur Ousseynou Badiane a informé qu’un plan de relance est déjà mis en place afin de relever les défis de la couverture et de la péremption des doses de vaccins. Le passe sanitaire n’est pas exclu.


 Les fake news ont porté un sacré coup à la campagne de vaccination démarrée depuis le 23 février au Sénégal. Coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev), Docteur Ousseynou Badiane le reconnaît à l’instar de beaucoup de spécialistes. Rencontré au Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), il affirme : « Depuis que nous avons débuté la vaccination, nous avons des couvertures assez faibles par rapport à notre cible. Pour la population de plus de 18 ans, nous sommes à 14% qui ont reçu au moins une dose de vaccins et un peu moins de 10% pour ceux qui sont complètement vaccinés. Ce qui fait au total plus de 1,3 million de personnes qui ont reçu une seule dose et plus de 908.000 personnes qui sont complètement vaccinés alors que nous avions souhaité au moins 20% de la population d’ici la fin de cette année ».

Dr Ousseynou Badiane (Pev) :« Il y a eu ralentissement des activités de vaccination surtout après la fin de la 3ème vague »


 Pis, l’expert fait remarquer qu’il y a eu ralentissement des activités de vaccination surtout après la fin de la 3è vague. «Nous avons remarqué qu’il y a eu beaucoup de problèmes et les gens actuellement se font désirer pour se faire vacciner alors que les vaccins sont disponibles et certains même sont en train de périmer au niveau des structures de santé », signale-t-il. Dr Badiane de souligner : « Quand nous avions fait la situation en fin septembre, nous avions 5000 doses de vaccins AstraZeneca qui étaient périmées et à la fin du mois d’octobre, ce chiffre a été multiplié de manière exponentielle ; nous avons un peu plus de 200000 doses qui sont périmées en fin octobre. Si la même tendance se poursuit d’ici décembre, nous allons avoir une quantité qui sera multipliée par 2 par rapport aux vaccins qui sont périmés».

Pour trouver une solution à ce problème, le coordinateur du PEV indique qu’un plan de relance est déjà mis en place. « Un plan opérationnel a été élaboré au niveau des districts sanitaires. Ce sont les districts et les régions médicales qui ont élaboré des plans de relance en tenant compte de leur spécificité et des solutions qu’ils ont proposées pour relever les difficultés notamment la couverture et la péremption des doses », explique-t-il.

Oms: « A Diourbel, les gens ne se vaccinent pas ! »


Ainsi, il dira qu’il y a certes des disparités au niveau des régions. Celles qui sont les plus avancées sont Dakar (21%), Thiès (10%), Saint-Louis (11%). Le spécialiste fait savoir que celle qui est le plus en retard est Diourbel où on peine à avoir 3% de couverture vaccinale. « A Diourbel précisément à Touba, les gens ne se vaccinent pas », a lancé un agent de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) croisé lors d’un atelier sur la Covid-19.

La socio-anthropologue Mame Yacine Mbodj soutient que pour combattre cette réticence, il faut transmettre des  informations scientifiquement justes et adaptées aux populations, apporter des informations scientifiques pour contrebalancer les 'infox' (Ndrl: fausses informations) et répondre aux demandes, publier les résultats d’études scientifiques menées au Sénégal, ne pas hésiter à communiquer sur la persistance des incertitudes scientifiques, développer une stratégie d’information sur la vaccination sur les réseaux sociaux, soutenir les actions de vaccination auprès des communautés, publier des témoignages de personnes guéries et de personnes vaccinées, entre autres. Son confrère, Thierno Madiou Diallo de conclure qu’il faut promouvoir l’approvisionnement en vaccin. « Beaucoup d’idées fausses circulent sur Covax. Donc, il faut expliquer le dispositif. En plus, de communiquer sur les efforts de l’Etat et des partenaires pour l’obtention de vaccin », explique l’anthropologue.

« Objectif visé, d’ici la fin du 1er trimestre 2022, atteindre au moins 55% de la population totale»


Dr Badiane de revenir à la charge : « Dans tous les cas, le passe sanitaire a montré son efficacité dans les pays où il a été instauré et cela a permis à des pays comme la France d’atteindre des couvertures élevées de vaccination et je pense que c’est une bonne chose de l’instaurer, cela pourrait amener les gens à se faire vacciner. C’est une bonne idée qui pourra booster la couverture vaccinale ». Actuellement, ajoute-t-il, la disponibilité des vaccins est bonne. «C’est plus un problème de demande que l’offre de service », argue-t-il.

Par ailleurs, l’expert renseigne que l’intérêt d’intégrer la vaccination de la Covid dans le Pev est de pouvoir vacciner en continu. A l’en croire, l’objectif visé est, d’ici la fin du 1er trimestre 2022, d’atteindre au moins 55% de la population totale (Cible 18 ans et plus).

Pour ce faire, l’Etat doit -quand le vaccin sera davantage disponible- aller vers les populations (hors des structures de santé pour la vaccination) en installant des vaccinodromes, instaurer la vaccination en entreprise et avec les associations.

Il s’y ajoute que le Chef de l’Etat, Macky Sall, a aussi menacé d’aller vers le passe sanitaire. Au cours d’un Conseil des ministres, il a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, de réactiver et intensifier la campagne de vaccination, y compris dans les établissements scolaires et universitaires, en examinant, en rapport avec le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), les modalités d’instauration d’un passe sanitaire pour l’accès aux lieux publics. «Ce n’est pas normal que l’Etat fasse tous les efforts pour acquérir les vaccins et qu’ensuite les gens refusent de se vacciner», a fustigé le Président de la République.

source: seneweb.com

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