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POUR OU CONTRE L’AVORTEMENT MÉDICALISÉ: LA VOIX DES SÉNÉGALAIS RETENTIT

Plus de 75% des Sénégalais sondés sont d’accord pour que l’avortement soit une option ou soit légalisé si la santé de la femme enceinte est en danger. Toutefois, la majorité de l’opinion nationale (58%) n’est pas d’accord que l’avortement soit une option si la grossesse découle d’un viol ou d’un inceste.

Ce sont là quelques résultats tirés du sondage d’opinion nationale sur l’avortement médicalisé en cas de viol, d’inceste ou si la santé physique et mentale de la mère et du fœtus est menacée, disséminés lors d’un atelier organisé ce mercredi à Dakar par l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) en collaboration avec l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) et l’Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas). Ceci dans le cadre de la campagne de communication pour renforcer le plaidoyer pour l’adoption de la loi sur l’avortement médicalisé au Sénégal, « suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ».

L’étude, ayant concerné un échantillon de 1021 personnes adultes (hommes et femmes) âgées de 18 ans au moins dont 63% en milieu urbain et 37 en milieu rural, a couvert huit régions notamment Dakar, Diourbel, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès, Kolda et Matam.  

Les motifs de viol et d’inceste ne font pas recette

Le document mentionne que les motifs de viol et d’inceste sont considérés comme des portes ouvertes aux abus d’avortement.

Les initiateurs de cette enquête quantitative cités ci-haut disent ne craindre rien après les résultats quelque peu défavorables à l’avortement médicalisé en cas de viol et/ou d’inceste de ce sondage. « Nous avons choisi d’être du côté des victimes tout comme d’autres ont fait le choix de se ranger derrière les violeurs et les incestueux », a clamé Alassane Cissé, président de l’Ajspd.

Pour sa part, Ami Sakho chargée de la communication de l’Ajs voit à travers cette enquête et des résultats qu’elle renferme un grand bond en avant, car celle-ci, dira-t-elle, aura permis de poser le débat sur le sujet ; rappelant que le vote d’une loi est souvent l’aboutissement d’un long processus.

Au Sénégal, l’avortement thérapeutique (lorsque la vie de la mère est gravement menacée) est autorisé en milieu hospitalier. Tout le contraire de l’avortement clandestin. Malheureusement, celui-ci est réalisé le plus souvent dans des conditions périlleuses hors structures hospitalières au Sénégal pour diverses raisons. Ce qui pose, aux yeux des certaines organisations de la société civile comme l’Ajs, un problème d’équité quant à l’accès aux soins de santé reproductive des femmes et des filles en âge de procréer.

 

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